Il ne fait pas bon de parler de limites, de sanctions, de punitions en ce moment…
Le courant d’éducation positive, bienveillante, non violente… a l’immense avantage d’accompagner le changement sociétal autour de l’enfant, de ses besoins et de son respect. Un certain nombre de concepts sont pertinent, novateur et interrogent les professionnels comme les parents sur les postures d’adulte face aux enfants.
Mais, je l’ai déjà évoqué dans un autre post, cette vague d’éducation positive risque bien de noyer des parents dans des conseils, ou plutôt diktats, certes bienveillants sur le papier mais impossibles à tenir, révélant leur incompétence et leurs erreurs… Un peu plus de pression sur des parents de plus en plus perdus face aux injonctions sociétales et sommés de ne pas reproduire les erreurs de leur éducation.
Rappelons que Winnicott se contentait de « parents suffisamment bons » ! Il avait bien raison tant cet art est difficile.
Et ce courant emporte également les enfants à qui les limites ne sont plus vraiment posées pour ne pas limiter leurs capacités, les repères ne sont plus affirmés pour ne pas les frustrer, les sanctions sont bannies pour ne pas les traumatiser… L’Enfant Roi pointe le bout de son nez, avant de laisser rugir l’Ado Tyran.
Pourtant, offrir un cadre éducatif à un enfant, c’est avant tout le rassurer dans sa vulnérabilité. « J’ai autour de moi des adultes contenant et protecteur ». C’est lui donner des éléments de compréhension du monde qui l’entoure. « Montre moi et explique moi ». Et c’est lui permettre de ne pas être envahi par ses pulsions qui conduisent à la Toute Puissance. « Où s’arrête ma liberté pour vivre parmi les autres ».
L’éducation positive a bousculé les dogmes … mais pour retomber dans un autre.
La question est plutôt de savoir comment on pose ces limites… Et comment on les respecte soi-même !
En quantité : trop de limites épuise et discrédite. Se battre sur tous les fronts est impossible et usant. On finit vite par « lâcher » de temps en temps, au gré de la fatigue et donc de façon incohérente. Se centrer sur le non-négociable donne de la clarté…
En force : poser calmement une limite a plus de chance de fonctionner que dans l’énervement et l’excessif. Ce n’est pas une guerre, c’est un repère. Rester ferme dans la décision accompagne la frustration et empêche les interminables tractations qui dégénèrent.
En valeurs : A quoi je dis non. Quelles sont les valeurs que je veux transmettre ? Quelles sont les comportements que je n’accepte pas ? Comment tout ce que je demande est cohérent et compréhensible ?
A écouter sur France Bleue Isère mon interview par Michèle Caron : https://www.francebleu.fr/emissions/les-p-tits-iserois/isere/le-festival-du-film-pour-enfants-de-vizille-et-villard-bonnot-c-est-pendant-les-vacances-de-la
Et les excellents podcast de Caroline Goldman ….
https://podcast.ausha.co/caroline-goldman-docteur-en-psychologie-de-l-enfant